Biographie de l’Auteur

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Aristophane (né en 450-445 avant Jésus Christ, mort en 385 avant JC) est un dramaturge grec, auteur de comédies.

Une des principales figures du siècle de Périclès, avec Eschyle, Sophocle, Euripide, Socrate, on dit qu’il aurait écrit à peu près quarante-quatre pièces. De ces quarante-quatre, onze seulement nous sont parvenues.

Aristophane le dramaturge

Dans « Les Acharniens » et La Paix, il s’en prend aux faucons, le parti de la guerre, activité assez commune à une époque pleine de raffinement intellectuel et artistique mais dont on ne doit pas faire l’erreur classique mais aussi moderne d’occulter la grande violence : guerres, statut des femmes, société esclavagiste, fondamentalement raciste et xénophobe. Dans « Les cavaliers », autre pièce politique, il s’attaque à Cléon, un démagogue de l’époque, qui n’est pas sans rappeler les multiples démagogues qui prétendent par le biais des suffrages être à notre tête tout en se payant la nôtre. Dans Les nuées il s’en prend à Socrate, une des têtes de Turc favorites d’Aristophane avec Euripide. Dans Les guêpes, ce sont les tribunaux et les juges qui en prennent pour leur grade, ce qui au passage est intéressant, puisqu’à l’instar de Pathelin, les juges semblent davantage attirer les critiques que les politiques, ce qui montre soit qu’ils étaient des cibles plus faciles, soit qu’ils semblaient plus essentiels au bon fonctionnement de la société. « Les oiseaux », utopie politique, inspiration de Cyrano de Bergerac dans L’Autre Monde ? Lysistrata et L’assemblée des femmes, sont des pièces politiques. Dans « Les Thesmophories » et « Les grenouilles », il s’en prend à Euripide. Finalement, dans Ploutos, il s’en prend à la société et à son ressort, l’argent.

Aristophane le grossier personnage

Il y a un peu de Jean Yanne dans Aristophane, un profond cynisme qui s’exprime avec plus de verve et de couleur que Diogène, une volonté manifeste de choquer et d’offenser, mais surtout de faire rire sans crainte d’utiliser les artifices les plus grossiers (la sur utilisation des références au membre viril, à sa taille, que ce soit dans les mots, les gestes, ou les ustensiles de théâtre), un mépris profond des élites, des intellectuels, des artifices, un discrédit total porté aux institutions, juges, politiques, patriciens, et surtout à la Démocratie Athénienne, modèle dont on nous rabat les oreilles tout au long de notre éducation classique et, comme le dirait Aristophane, les couilles, une démocratie athénienne bien imparfaite qui à l’époque se précipite dans les bras de la tyrannie.

On croît rêver lorsque, à notre époque où l’on répète les répliques des Guignols à l’unisson, on voit des critiques modernes qui parlent de grossièreté, d’obscénité, de bouffonnerie à propos d’Aristophane. Comme quoi, rien ne sert de libre penser, il suffit de répéter ce que notre groupuscule social a admis comme acceptable puis comme désirable afin de bien réaffirmer son rang et son appartenance tribale au sein de notre société atomisée comme de petits confettis s’éparpillant au vent. Les fondateurs des Editions de Londres n’échappent pas à la règle. C’est seulement après Eschyle et Sophocle que j’ai entamé Aristophane. En revanche, la lecture d’Aristophane ne m’a jamais choqué. Quand elle est mise au service de la critique, la soi-disant grossièreté n’est qu’un fruit de la passion et de l’émotion. En revanche, c’est probablement suite à la lecture d’Aristophane et à la découverte de l’une de ses pièces dans un théâtre antique d’Athènes, un soir d’été, que j’ai refusé de relire Sophocle et de lire Euripide.

Aristophane le conservateur

Aristophane est un conservateur, pas de doute, et Les Editions de Londres, si elles avaient existé à son époque, n’auraient probablement ( ?) pas partagé ses idées, mais c’est un conservateur humain qui abhorre les intellectuels quand ceux-ci s’isolent de la société en prétendant la connaître. S’il pourfend les démocrates de son époque, c’est probablement parce qu’il refuse, un peu à la manière de Jean Yanne, de souscrire à une fausse démocratie, une fausse liberté, une hypocrisie qui le débecte. Il croît en une meilleure société, bien qu’à la différence de Rabelais, il se complait davantage dans la critique que dans la théorie sociale.

Aristophane le féministe

Enfin, n’oublions pas Aristophane le féministe. L’une des meilleures preuves de sa modernité. Ses dialogues, le comique de situation, le mouvement, et les idées parfois banales, parfois osées, tout s’oppose au côté traditionnel, voire traditionaliste de Sophocle, ou de nombre des dialogues de Platon. D’ailleurs, Aristophane s’oppose à Euripide le pessimiste, et regrette Eschyle l’épique. Mais quand il s’en prend à Socrate, on pourrait facilement imaginer ce qu’il aurait eu à dire de Platon. Car, si Socrate était, disons, le Sartre de l’époque, Euripide son Houellebecq, Platon était un vrai tyran. Ainsi, comme nous le disions, rien ne montre davantage la vraie nature d’Aristophane que la façon dont il met les femmes en scène dans ses deux pièces les plus féministes, avec lesquelles nous avons choisi de commencer la publication numérique d’Aristophane.

Nous méprisons les accusations de grossièreté portées à l’attention d’Aristophane, ou pire, les excuses que l’on cherche à lui donner (EDL a lu des considérations sur la pudeur à l’époque athénienne, qui n’existait pas soi-disant…on croit rêver). Nous pensons aussi que l’on sous-estime encore Aristophane de nos jours. On le prend pour un vieux réac. Rien n’est plus faux. Pour preuves les pièces qui suivent : Lysistrata, L’Assemblée des femmes, La Paix, Ploutos, Les nuées et Les guêpes.

© 2011- Les Editions de Londres

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