Préface des Editions de Londres

C’est en tant que dramaturge (Zaïre, Mahomet…) que Voltaire souhaitait accéder à la postérité. Il restera connu pour ses romans et ses contes.

Micromégas paraît en 1752 à Berlin (c’est là que Voltaire réside à l’époque). C’est un conte philosophique, qui s’inscrit dans la tradition des voyages extraordinaires, tels que L’Autre Monde de Cyrano de Bergerac ou Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift.

C’est aussi un roman de formation (Bildungsroman) : Micromégas, un géant de l’étoile Sirius, rencontre un Saturnien, et ensemble ils entreprennent un voyage interplanétaire qui naturellement les mène sur Terre, à l’époque de Voltaire. C’est l’occasion pour Voltaire de donner au genre humain une leçon d’humilité qui lui fait du bien. Conte court, considéré comme le plus ancien de Voltaire, c’est un pur moment de plaisir : l’élégance de l’écriture de Voltaire, le style, le cinglant de l’humour, le rythme. Ce n’est plus de la littérature, c’est de la musique avec des couleurs. Les exégètes de Voltaire ont une théorie. En 1739, Voltaire aurait envoyé à Frédéric II de Prusse un conte intitulé « Voyage du Baron de Gangan ». Ce conte a été perdu. Cette œuvre n’est connue que par ce qu’en dit Frédéric dans sa réponse, où il évoque un voyageur céleste. Il est donc fort probable, selon ces mêmes exégètes, que Micromégas soit ce fameux « Voyage du baron de Gangan » remanié. Si c’est le cas, cessons de déchiffrer, analyser ce conte comme s’il s’agissait d’un message secret de la Bible. C’est avant tout une géniale plaisanterie, porteuse d’un message très simple : arrêtons nous humains de nous prendre comme le nombril du monde, relativisons nos connaissances et nos opinions.

Enfin, l’influence Rabelaisienne semble assez évidente : Micromégas et le nain, ce sont Pantagruel et Panurge.

Micromégas, c’est notre préféré conte ! Si vous nous faîtes confiance, lisez-le

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