nom propre ; exemples : Rachida Dati est nommée Garde des Sceaux dans le Gouvernement Fillon.
Rachida Dati est une femme politique française née le 27 Novembre 1965, qui connut une ascension météoritique avec l’élection de Nicolas Sarkozy et dont ce dernier se débarrassa aussi prestement qu’il l’avait hissée aux nues.
Rachida Dati est une contradiction vivante. La première personnalité française d’origine maghrébine à occuper une fonction régalienne. Adoubée par Sarkozy, la gauche, partisane de la promotion de la diversité, ne peut pas la supporter. Pourtant, voici un cas d’école pour la gauche : d’origine marocaine (elle a la double nationalité), élevée dans les cités, une élocution irréprochable, un frère condamné pour trafic de stupéfiants, une femme qui a un enfant hors mariage…Que demander de plus ? Mais non, la gauche la déteste.
Rachida Dati est loin d’être parfaite. Son passage à la Justice n’a pas fait l’unanimité. Les avocats, les magistrats, les juges d’instruction, même les détenus, se sont presque tous ligués contre elle. Députée européenne, on s’intéresse avant tout à ses absences, à ses textos, à ses conversations privées qui démontrent qu’elle se moque de sa fonction et est une arriviste.
Mais pourquoi la gauche et une partie de la droite la détestent-elles autant ? Parce qu’elle est d’origine modeste, marocaine, et qu’elle se comporte comme une bourgeoise du Seizième, cassante, indifférente à ce que l’on pense d’elle, dure, fière de son statut et de sa réussite matérielle, à se promener en chaussures rouges à talons hauts dans les rues délétères de Paris, là où plus de discrétion siérait ?
Rachida Dati ne plait pas à la gauche parce qu’elle ne joue pas le jeu. Elle ne tient pas son rôle. On la voudrait pasionaria de l’intégration nord-africaine, attachée à la cause des femmes et des immigrés, un bel étendard beur de gauche ou de droite. Or, elle n’est pas comme ça. Elle ne cherche pas d’excuses, elle ne se prévaut pas de son passé, elle ne joue pas trop de ses origines. Odieuse, elle l’est probablement, mais pas plus que beaucoup d’autres bourgeoises du Seizième.
Rachida Dati est l’objet d’un racisme de plusieurs types :
Un racisme F.N. Selon certains, Rachida Dati est une Arabe (ce qui est évidemment idiot, puisqu’elle est Française, Marocaine, Berbère). Et une Arabe (surtout une Arabe qui a un frère en prison, ce qui est bien la preuve qu’elle est une Arabe), n’a rien à faire au poste de Garde des Sceaux (les Arabes ne sont pas gardes, ils sont derrière les barreaux). De toute façon, selon de nombreux sympathisants F.N., les Arabes n’ont rien à faire en France, sauf dans les épiceries quand on veut son Côtes du Rhône à onze heures du soir.
Un racisme de droite. Rachida Dati est bien ancrée à droite ce qui énerve la gauche et devrait plaire à la droite. Voici le problème des « Maghrébins » de France : leurs valeurs culturelles et économiques les poussent à droite ; or, la droite n’en veut pas, alors que la gauche leur ouvre les bras, mais eux ne veulent pas de la gauche. Dati a été adoubée par Sarkozy, qui s’inscrit par ce geste dans une tradition de droite bien Républicaine (américaine). Mais Dati n’a pas voulu jouer la beurette de service, et puis ses ambitions se sont heurtées à celles de Sarkozy, qui a du s’énerver, et lui rappeler d’où elle venait (voir ses déclarations récentes sur la nomination de Dati). Il en a parlé à Hortefeux entre la poire et le Cognac, et les opinions bien documentées d’Hortefeux sur nos compatriotes d’origines outre méditerranéennes ont fait le reste. Au placard, Rachida.
Un racisme de gauche. La gauche ne supporte pas qu’une femme issue de l’immigration se comporte, parle, ait des idées de bourgeoise du Seizième.
La gauche ou la droite voudraient Dati en conformiste, beurette ou bourgeoise ; elle est une arriviste féroce et rebelle. On confond le côté souvent odieux, arrogant, arriviste de Dati avec sa vraie force de caractère. Venue d’un milieu très défavorisé dans notre France des égalités pour tous, elle s’est hissée contre vents et marées au poste qu’elle occupe.
Rachida Dati est aussi la preuve par l’absurde que le programme victimaire de la gauche bien-pensante est une des causes (pas la seule, bien sûr) de la faillite de l’intégration depuis trente ans.
Dati a réussi parce qu’elle ne s’est jamais considérée comme une victime. C’est en s’abstrayant de tous les clichés obligatoires qu’elle est parvenue là où ses ambitions la conduisaient, pas en s’y soumettant. Et ça, la gauche ne peut pas le supporter.
Que ceux que la gauche veut intégrer sortent du déterminisme historique dans lesquels elle les a confinés, et ils deviennent des traîtres. Pour la gauche bien-pensante, Dati est une harkie idéologique.
Dati n’est pas aimée parce qu’elle casse les codes confortables de la société française. Elle n’a aucun respect pour le scénario que l’on a écrit pour elle. C’est fini, on ne lui donnera plus de rôles.