nom propre ; exemples : la France vend trente Rafale à l’Inde.
Le Rafale est un avion de chasse produit par Dassault Aviation depuis la fin des années quatre-vingts. Il était censé remplacer le Mirage 2000 vieillissant.
Le Rafale est l’avion militaire le plus difficile à vendre de l’histoire de l’armée de l’air. Et l’un des plus chers. On estime que le programme a un coût de plus de cinquante milliards d’euros, ce qui fait la bagatelle de cent millions d’euros par appareil. Il est tellement cher que l’État ne cesse de repousser ses engagements, la durée de la mise en service etc. À ce jour, cent quatre-vingts appareils auraient été livrés.
Le Rafale, c’est aussi le seul succès économique de François Hollande.
Là où tous ses prédécesseurs depuis François Mitterrand avaient échoué, Hollande a réussi coup sur coup trois belles ventes de Rafale. D’abord à l’Égypte en février 2015 (vingt-quatre Rafale de vendus) puis en Avril 2015 à l’Inde (trente Rafale de vendus), en Mai 2015 au Qatar (vingt-quatre appareils). C’est vrai qu’on l’attendait plus sur la solution au chômage, l’apaisement de la société française, la réduction des inégalités, la lutte contre la haute finance et le retour à la croissance. Mais François est comme ça ; il apparaît toujours là où on ne l’attend pas : Mali, esprit du onze janvier, élimination des terroristes suspects, vente de Rafale que l’on disait invendables. Mais ça, c’était avant François.
À chaque vente, journaux de gauche comme de droite s’extasient, se pâment, se gargarisent, s’évanouissent presque : le cœur palpite, l’orgueil national remonte, on est soudain plus Français que le onze janvier, on est plus fiers que le jour de la victoire de la coupe du monde 1998.
FIN DE L’EXTRAIT
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ISBN : 978-1-910628-98-0