Jules Verne (1828-1905), né à Nantes, mort à Amiens, est l’une des figures les plus marquantes de la littérature française. Auteur d’une œuvre considérable (les Voyages extraordinaires comptent à peu près soixante-quatre volumes), c’est le deuxième auteur le plus traduit au monde.
Jules Verne est issu d’une famille nantaise de navigateurs et d’armateurs, il était prédisposé au voyage, mais il est aussi le récipiendaire de certains des travers de l’éducation bourgeoise provinciale de l’époque, avec ses valeurs antisémites et racistes. C’est vrai, c’est classique et c’est facile. Oui, certaines des pages de Jules Verne peuvent être vues comme racistes, comme à peu près tout le monde à cette époque. En revanche, il prend position contre l’esclavage à l’occasion de la guerre de Sécession. Oui, il n’échappe pas aux poncifs antisémites. Oui, il est antidreyfusard comme à peu près tout le monde aux débuts de l’affaire Dreyfus, comme Jaurès, et probablement comme Zola, mais épris de justice, il est partisan de la révision du procès. Heureusement. Alors, d’accord, à la différence des icônes révérées par les germanopratins, ce n’est pas un saint, mais Zola non plus, l’auteur de J’accuse, n’échappe pas à la culture antisémite de son époque.
On ne peut pas évoquer Jules Verne sans parler de la bêtise germanopratine. Les Editions de Londres savent bien que ce ne n’est pas l’association d’idées la plus évidente ; pourtant, c’est bien par là que nous commencerons. Commençons donc. Les auteurs français les plus lus à l’étranger sont sûrement Céline et Marcel Proust. C’est faux. Ce sont Alexandre Dumas, Victor Hugo et Jules Verne. Si Victor Hugo échappe à l’ostracisme germanopratin, petite société faite de collusion et d’arrogance népotiste dont les ramifications vont bien au-delà de leurs petits cercles littéraires, puisque l’on pourrait considérer que le système politique, la société de castes (« un peu Hindoue », comme dirait Proust), TF1 et l’absence de club de foot de ce nom à Paris sont quelques unes des manifestations nocives de leur influence détestable sur la France moderne, si Victor Hugo est plus ou moins accepté par eux, Alexandre Dumas et Jules Verne n’appartiennent résolument pas à leur monde. Le premier, pourtant l’un des plus grands écrivains français, est encore associé à la littérature enfantine ! De plus, il est métis, ce que la société littéraire ne lui pardonnera jamais et ce qui explique encore de nos jours son oubli dans les bibliothèques verte et rose.
Le second, Jules Verne, est rangé au milieu des lectures pour enfants, voire scolaires. S’il est de nos jours possible de voir un adulte lire Alexandre Dumas, sous le regard narquois et amusé des germanopratins qui prennent le métro à Odéon, il est carrément impossible de surprendre quiconque en flagrant délit de lecture vernienne à l’âge adulte. Cela invite aussitôt le rire, et la maîtresse de maison en laisse tomber le bouquet de fleurs ou la bouteille de Brouilly qu’elle tient à la main. Il existe toutefois une exception à cette règle, elle est intéressante et nous y reviendrons.
Alors, ce génie sans comparaison aucune, ce génie dont nos descendants androïdes, cyborgs et mutants liront les histoires avec émotion, tendresse, passion, tandis que des larmes synthétiques à l’ADN génétiquement modifié couleront le long de leur peau impeccablement manufacturée dans les « laboratoires de naissances », ce génie qui nous a légué des œuvres incomparables comme Voyage au centre de la terre, Vingt mille lieues sous les mers, De la terre à la lune, Le tour du monde en quatre-vingts jours, Les tribulations d’un Chinois en Chine, ce génie, Les Editions de Londres vous le révèlent en un mot, c’est un scoop : ce génie, les germanopratins en ont honte.
Il faut les comprendre. Il n’est pas de leur monde, il ne souscrit pas à leurs valeurs. Les phrases qu’il écrit déchaînent l’imagination, mais ne suscitent pas les bâillements à répétition, à la différence de, par exemple, un interview avec Christine Angot, ses livres sont des invitations au voyage, Asie, Océanie, Europe slave…, dans le temps, dans l’espace, mais évidemment, la question germanopratine se pose : pourquoi voyager en dehors du périphérique puisque tout y est bien dans dans le meilleur des mondes ?
Bien au chaud dans sa tombe, Jules Verne se moque un peu des critiques des germanopratins. Ses personnages sont devenus des personnages de légende qui ont dépassé le cadre littéraire de l’œuvre : le Capitaine Nemo, Phileas Fogg, ou Michel Strogoff. Enfants, les futurs fondateurs des Editions de Londres ont rêvé tour à tour d’être le capitaine Nemo, Phileas Fogg et Michel Strogoff. D’ailleurs, justice est faite puisque l’ATV a été baptisé « Jules Verne ». Alors, tant pis pour les germanopratins. On les laisse avec leurs auteurs favoris, ceux du passé, puis ceux du présent qu’ils publient, on va parfois les voir pour leur donner des nouvelles du reste du monde, et puis au bout d’un certain temps, on les oublie.
Grands pourfendeurs des idées reçues, adorateurs de l’entreprise de rétablissement de la vérité historique, Les Editions de Londres ne peuvent pas terminer sans évoquer Paris au XXème siècle. Voilà un cas assez extraordinaire, le dernier pied de nez aux germanopratins. Paris au XXème siècle est refusé par l’éditeur de Jules Verne, Hetzel, en 1863 et publié par Hachette en 1994. L’engouement suscité à l’époque fut étonnant, puisque les fondateurs des Editions des Londres reçurent le livre en cadeau à plusieurs reprises ! C’est une œuvre plus vernienne que les autres œuvres de Jules Verne, puisqu’il y décrit un Paris futuriste, transformé, froid, mécanique, une vraie dystopie. Evidemment, les germanopratins crièrent au faux, prétendirent que ce n’était pas Jules Verne qui l’avait écrit, ou alors qu’il était encore plus mal écrit que les autres romans de Jules Verne. Le deuxième scoop, Les Editions de Londres vous le révèlent : Jules Verne avait commis l’indicible, il avait touché à Paris.
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