Bel-Ami est le plus célèbre roman de Guy de Maupassant. D’abord paru en feuilleton dans Gil Blas en 1885, « Bel-Ami » parait la même année chez Ollendorf. « Bel-Ami » décrit l’ascension fulgurante de Georges Duroy, un médiocre officier revenu d’Afrique du Nord, dans la société parisienne en utilisant non pas son intelligence, puisqu’il n’en a pas, mais l’attrait qu’il exerce vis-à-vis des femmes et son absence totale de scrupules. « Bel-Ami », initialement une critique de la société parisienne de son époque, reste extraordinairement moderne.
Bref résumé
Georges Duroy revient d’Algérie où il vient de passer quelques années en tant que sous-officier des hussards. Croyant fortune une fois à Paris, il est condamné à végéter dans un poste minable à la compagnie des chemins de fer du nord. Un jour, il tombe sur un ami perdu de vue, Charles Forestier. Ce dernier, rédacteur en chef de La vie française, le fait entrer comme journaliste. Georges commence à se faire la main avec une série d’articles sur l’Algérie, mais il a besoin de l’aide de la femme de Georges, Madeleine, pour réussir à pondre un papier qui se tienne. Diner mondain après diner mondain, soirée après soirée, Georges flatte, séduit, conquiert, les uns, les femmes des autres, les femmes des uns et des autres, et en vient à détester celui qui lui donna sa chance, son ami, Charles Forestier. Il voudrait lui prendre sa femme, mais cette dernière le rabroue. Il a enfin sa chance quand son ami Charles meurt, et il épouse Madeleine. Il continue à se partager entre Clotilde de Marelle, sa femme Madeleine qu’il va piéger afin d’obtenir le divorce, Mme Walter, la femme du propriétaire du journal, qu’il séduit puis délaisse, et la fille de Mme Walter, Suzanne, qu’il enlève, afin de forcer la main aux parents et hériter de leur fortune. Comme nous le disions, beaucoup de femmes et aucun scrupule.
Bel-Ami dans l’œuvre de Maupassant
Souvent considérée comme le chef d’œuvre de Maupassant, « Bel-Ami » n’arrive pas au niveau du Horla ou de Boule-de-suif. « Bel-Ami » est l’histoire de l’ascension de l’un des personnages les plus bêtes de la littérature ; on aurait pu pousser le ton satirique, mais c’est la cruauté qui ressort. Critique de la société parisienne, française, de l’après Napoléon III, « Bel-Ami » est une bonne description de la Troisième République, s’inscrivant dans la lignée d’un Balzac ou d’un Zola. Dans le format long, Maupassant est bon, excellent même, mais on sent qu’il peine, et le lecteur, enthousiasmé par les cent premières pages, peine avec lui. Un livre incontournable, rien que pour son aspect documentaire et l’élégance de l’écriture. Mais ce n’est ni Zola ni Balzac. Le génie du style de Maupassant s’épanouit mieux dans la nouvelle.
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