Biographie de l’Auteur

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Cesare Beccaria est un juriste, philosophe, écrivain italien et l’un des plus célèbres représentants des Lumières milanaises. Il est né en 1738 et mort en 1794. Beccaria est surtout célèbre pour son ouvrage, Des délits et des peines ; avant les Révolutionnaires français, il se prononce contre la peine de mort.

Brève biographie

Cesare Beccaria Bonesana, marquis de Gualdrasco e Villaregio, est le fils de Giovanni Saverio di Francesco et de Maria Visconti di Saliceto. À l’âge de neuf ans, il intègre un collège Jésuite de la haute société à Parme, où il restera huit ans. L’éducation jésuite laisse ses marques comme sur tout esprit indépendant. En 1758, il devient Docteur en Droit de l’Université de Pavie. Puis il épouse Teresa Blasco en 1761 contre l’avis de son père. En 1764, il écrit et publie anonymement à Livourne un essai intitulé Des délits et des peines, ou « Dei delitti e delle pene ». Le succès est immédiat. L’influence sur ses contemporains est immense. Les traductions abondent partout en Europe. Il séjourne à Paris en 1766. Catherine II l’invite à s’installer en Russie, ce qu’il refuse. En 1768, il commence à enseigner au sein de la Chaire d’économie politique. Il le fera pendant deux ans. À partir de 1770, il devient haut fonctionnaire à Milan, alors sous domination autrichienne. Il meurt en 1794.

L’un des plus grands représentants des Lumières

Le travail de Beccaria influencera à peu près tout le monde européen : les Français, Voltaire, qui vient d’écrire le Traité sur la tolérance en 1763, à propos de l’affaire Calas, puis intervient à nouveau à propos de l’affaire du Chevalier de la Barre, Diderot qui admirera l’ouvrage de Beccaria, mais en émettant plus de réserves que Voltaire, Turgot, Malesherbes, les Révolutionnaires (projet de Code Pénal présenté par Le Pelletier en 1791), le code pénal de Napoléon I, la Prusse, l’Autriche, les Suédois (le roi Gustave III abolit la torture), les Américains s’en inspirent… La liste est interminable.

La personnalité de Beccaria

Pour ces informations, nous avons puisé dans la remarquable préface d’un des rares hommes « politiques » modernes dont la France puisse s’enorgueillir, Robert Badinter. Beccaria faisait partie de « l’Accademia dei Pugni », un petit cercle d’intellectuels milanais fort influencés par les Lumières. En relations délicates avec ses parents, amoureux de sa femme qu’il épousa contre les vœux de son père, Beccaria n’aime pas le monde dans lequel il vit. Voici ce qu’il en dit : « Milan enseveli sous les préjugés », et « les Milanais qui ne pardonnent pas à ceux qui voudraient les faire vivre dans le XVIIIème siècle. Dans une capitale peuplée de 120 000 habitants, à peine y a-t-il vingt personnes qui aiment à s’instruire, et qui sacrifient à la vérité et à la vertu. ». Au Caffé, café et cénacle intellectuel, ses amis sont le comte Carli, le marquis Largo, le comte Visconti, le comte Secchi. Beccaria est très influencé par la France : « Les philosophes français ont dans cette Amérique une colonie, et nous sommes leurs disciples, parce que nous sommes les disciples de la Raison. ». Ses influences sont D’Alembert, Diderot, Helvétius, Buffon, Hume, d’Holbach, mais aussi et surtout Montesquieu et Rousseau.

Ce que nous devons à Beccaria

À vingt-six ans, avec ce petit essai anonyme, Beccaria devient l’un des hommes les plus importants des Lumières, et Des délits et des peines, un des ouvrages politiques et philosophiques les plus importants, ainsi que l’une des pierres fondatrices du Droit pénal. Et si l’on considère que le degré de civilisation se mesure à la façon dont la société traite ceux dont elle ne veut pas, dont elle souhaite se protéger ou ceux dont elle réprouve le comportement, alors Des délits et des peines est, avec le Contrat social, le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ou L’esprit des lois, un des plus grands ouvrages jamais écrits. 

© 2014 - Les Éditions de Londres

TRAITÉ DES DÉLITS ET DES PEINES