Le temps se rafraîchit enfin, l’air est moins étouffant.
Le jardin est devenu mon camp de base. Mes piles de livres s’entassent sur la table rouillée, le cendrier déborde. J’ai acheté toute une série de John Grisham à la supérette pour tenir ce week-end. C’est tout ce qu’ils avaient.
J’ai rallumé mon portable hier. Quelques minutes seulement. Juste le temps de voir la quantité monstrueuse de messages accumulés. Des inquiets. Des compatissants. Des furieux. Mais tout de même moins que ce à quoi je m’attendais. Ça fait presque un mois.
En fait, la plupart des messages étaient assez vieux. Rien du tout la semaine dernière. Les gens ont dû s’habituer. Pas un pour me demander si je revenais pour la rentrée. C’est toujours un moment pivot pour le business. Quelle bande de connards. Trop occupés à se vanter de leurs bronzages et à comparer leurs photos de La Baule.
Ou alors c’est qu’ils ont pitié. C’est presque pire. La pauvre, ne la dérangeons pas, elle est bien trop occupée à déprimer. Peut-être que mon médecin a fait passer le mot. Interdiction d’appeler Martha, sous aucun prétexte ! Pas de mail, pas de texto. Elle est bien trop fragile, voyons.
J’ai ré-éteins mon portable. Le réseau est pourri de toute façon.