Préface des Editions de Londres

« Les oiseaux » est une pièce d’Aristophane écrite et représentée en 414 avant Jésus Christ. « Les oiseaux » sont la représentation d’une utopie, dont certains des éléments inspirèrent peut être l’un des premiers voyages extraordinaires, L’autre monde, de Cyrano de Bergerac. On peut aussi voir dans « Les oiseaux » la satire des croyances de la secte des Orphiques, courant religieux de la Grèce antique.

Bref résumé

Pisthaétéros et Evelpidès sont deux Athéniens qu’Athènes lasse un peu, on les comprend : corruption de la justice, politique, des institutions, des mœurs, tous ces sujets qu’Aristophane aborde avec verve et virulence dans les pièces que Les Editions de Londres se décarcassent à vous publier et à commenter, ce monde là, ils en ont assez, et ils ont décidé de le quitter. Aidés par une corneille et un choucas, ils arrivent chez les oiseaux, qu’ils convainquent bientôt, à l’aide d’un dénommé la Huppe, que leurs intentions sont louables. Ils expliquent aux oiseaux que ces derniers étaient autrefois les maîtres du monde, que cette souveraineté leur a été dérobée par les Dieux de l’Olympe, et ils les invitent à créer une ville idéale, une ville aérienne, qu’ils nommeront selon les traducteurs soit Coucou Ville-Les nuées soit Néphélococcygie. La situation idéale de Coucouville, à mi-chemin entre les hommes et les Dieux, permet aux oiseaux de régner sur les hommes en bas, et d’affamer les Dieux auxquels la fumée des sacrifices que leur font les hommes ne parvient plus. Les Dieux finissent par abdiquer et les oiseaux deviennent les Dieux des hommes.

Bientôt, ce sont tous les rebuts d’Athènes qui défilent, rendent hommage aux nouveaux maîtres et cherchent à s’incruster : parricides, sycophantes, inutiles et corrompus de tous bords. L’occasion pour Aristophane de se livrer à son activité favorite, se moquer de toutes ces parasites de tous ordres et de tous poils avec la faconde méridionale (Athènes est plus chaud que Marseille) qu’on lui connaît.

Une pièce originale

Avouons le tout net, « Les oiseaux » offrent un message que nous avons parfois du mal à suivre. Si nous reconnaissons l’originalité de la pièce par rapport au reste de l’œuvre du dramaturge Grec, nous hésitons sur l’intention véritable qui était la sienne. On peut, comme nous le disions, voir dans la pièce une satire de l’Orphisme, doctrine religieuse grecque dont l’un des principes est la condamnation de l’âme à un cycle de réincarnations due à une souillure originale.

Une autre interprétation, et les deux ne sont pas forcément contradictoires, vue la richesse des pièces d’Aristophane, c’est que « Les oiseaux » offre une sorte de première utopie socialiste, commentaire que nous faisions déjà à propos de L’Assemblée des femmes. Nous ne nous prononcerons pas, et vous invitons plutôt à télécharger gratuitement et lire la pièce sans plus tarder. « Les oiseaux » sont sans conteste une pièce à part dans l’œuvre de notre empêcheur de tourner en rond préféré.

© 2012- Les Editions de Londres