« De la Terre à la Lune » est un roman de Jules Verne publié en 1865. C’est le quatrième roman des « Voyages extraordinaires » et la troisième publication de Jules Verne par Les Editions de Londres. Comme son nom l’indique, « De la Terre à la Lune » raconte les préparatifs de la première expédition humaine sur la lune.
Résumé
Tout commence à la fin de la guerre de Sécession. Comme chacun sait, la guerre de Sécession est la première guerre moderne de l’histoire, c’est-à-dire la première guerre où les prouesses techniques le disputent au courage, ou à la stratégie militaire. Nous sommes au Gun Club de Baltimore. Le Président Barbicane a le projet fou d’envoyer un obus sur la lune à l’aide d’un immense canon, la Columbiad. Comme les membres du Club veulent lancer à partir du territoire américain, le choix du lieu de lancement se fait en Floride. Les préparatifs avancent, puis coup de théâtre, le Gun Club reçoit un télégramme d’un Français, un certain Michel Ardan, qui offre ses services : il a des plans révolutionnaires, il veut faire de la mission un vol habité. Une fois les protagonistes convaincus, le projet est modifié. L’obus est finalement lancé, avec trois trois hommes à bord : Ardan, Barbicane, et Nicholl. On perd leur trace, puis on les retrouve : ils sont en orbite autour de la lune. Le roman s’achève alors. Cinq ans plus tard, Jules Verne nous livre la suite avec Autour de la lune.
Jules Verne se passionne pour la multiplicité des considérations et des termes techniques lesquels abondent dans l’ouvrage comme des cratères sur cette bonne vieille lune. Il ne faut jamais le génie et le caractère visionnaire de cet homme. Plus de cent ans avant le lancement d’Apollo XI, les détails sont étonnants : lancement de Floride, Tampa plutôt que Cap Canaveral, distances entre planètes, importance des matériaux, l’arrachement à l’attraction terrestre, les conjectures sur les phénomènes lunaires observés par les astronomes Halley et Louville au Dix huitième siècle.
Et cette vision, témoignage d’une civilisation occidentale au sommet de sa culture matérialiste, mais pleine de foi dans l’avenir, par delà les guerres, par delà les crises : « On va aller à la lune, on ira aux planètes, on ira aux étoiles, comme on va aujourd’hui de Liverpool à New York, facilement, rapidement, sûrement, et l’océan atmosphérique sera bientôt traversé comme les océans de la lune ! »
Bon, on adorerait rentrer dans le détail, mais c’est presque une thèse qu’il faudrait écrire sur ce livre de Jules Verne, et franchement, et on le regrette, nous n’en avons pas le temps. Mais nous le ferons sûrement, bientôt, en regardant la lune.
Brève histoire de la Lune
C’est au début du roman que Jules Verne tire sa révérence à ceux qui le précédèrent dans cette grande aventure humaine qu’est l’exploration de la lune. La lune, elle ne fait pas peur, du moins de nos jours, elle est familière, présente, douce et rassurante. D’ailleurs, la lune, ce sont les marées, le doux clapotis de la mer sur la plage lorsque le soir se promènent les amoureux qui regardent tout là-bas, quelque chose qui brille et les dépasse.
Voici ce que nous dit Jules Verne. Un certain David Fabricius aurait vu des habitants de la lune au Dix huitième siècle. En 1649, Jean Baudouin publia le « Voyage fait au monde de la lune par Dominique Gonzalès, aventurier espagnol », alors que Jean Baudouin n’est en fait que le traducteur français du livre de Francis Godwin, « The man in the moon ». Puis il évoque Cyrano de Bergerac et le « Voyage dans la lune & Histoire comique des Etats et Empires du soleil », Fontenelle pour la « Pluralité des mondes », et enfin il cite Edgar Allan Poe avec « The unparalleled adventures of One Hans Pfahl ».
Après, il y aura évidemment H.G.Wells avec Les premiers hommes dans la lune. Mais on ne peut parler du livre de Jules Verne sans évidemment évoquer le premier film célèbre, le Voyage dans la lune de Georges Méliès, dont nous nous comptons parmi les grands admirateurs. Au passage, découvrez le en lisant cet article et en cliquant sur ce lien, après avoir téléchargé le livre bien évidemment ! Vous verrez que ce ne sont pas quelques images universellement connues, mais un vrai court métrage de plus de sept minutes, sur lequel un travail de restauration a récemment été fait. Vous reconnaîtrez aussi très nettement l’obus, les personnages et le canon.
Enfin, il y a aussi Tintin avec Objectif Lune et On a marché sur la lune, des monuments de la bande dessinée. On sous-estime souvent l’inspiration que représenta le livre de Jules Verne pour Hergé. Pourquoi ? Parce que l’on manque l’essentiel, c’est-à-dire non pas les détails, mais cette minutie scientifique typique d’une époque mécaniste, matérialiste, dont Jules Verne représente la période aventurière, épique, confiante en l’avenir de l’homme et sa capacité de maîtrise de son environnement et de la science, Hergé en représente l’optimisme et l’apogée avec les deux albums de 1953 et de 1954, qui précèdent la formidable mais courte aventure spatiale de 1957 à 1969, maintenant nous sommes entrés dans une période un peu régressive, où la science spatiale n’intéresse plus le grand public et où les âmes bien pensantes nous ennuient avec leurs pleurnicheries du type « A quoi ça sert d’envoyer des hommes dans l’espace ? ». Il est temps que nous relisions les livres de Jules Verne, il est temps que nous soyons un peu sérieux et recommencions à rêver.
© 2012- Les Editions de Londres