Les « Lettres Anglaises » sont le second ouvrage publié par les Editions de Londres, et notre premier choix sur la longue liste, nous l’espérons, de nos publications Voltairiennes. On s’est un peu amusés avec l’illustration, comme vous pourrez le voir.
Il y a tellement de raisons de lire les « Lettres Anglaises » de nos jours que nous ne prendrons même pas la peine de les énumérer.
D’abord, elles sont souvent publiées en France sous le titre de « Lettres philosophiques ». C’est un tort. Bien sûr, Les Editions de Londres ne peuvent pas être objectives sur ce sujet. Mais il y a dans les « Lettres anglaises » une leçon d’humilité. Nous avons tous grandement besoin de leçons d’humilité. L’arrogance n’a jamais été une protection contre le déclin.
Suite à l’escarmouche avec le Chevalier de Rohan, un imbécile avant la lettre, comme il en existe encore beaucoup de nos jours, Voltaire est roué de coups, condamné à la Bastille puis libéré au bout de deux semaines à condition qu’il s’exile.
Voltaire part en Angleterre, s’installe à Londres en 1726. Il y reste presque trois ans. Il apprend l’Anglais rapidement et publie en 1733 Letters concerning the English Nation, qu’il faut prendre au moins autant comme une charge contre la France de l’époque, ou plutôt certaines de ses institutions archaïques et ses mœurs d’un autre âge (car, ne l’oublions pas, comme beaucoup de ces exilés en terre Britannique, Hugo, Darien, Zola, Rimbaud, Céline, Voltaire a des comptes à régler) que comme une étude assez élogieuse sur l’état de la démocratie et des institutions anglaises de l’époque. Mais comme il s’agit de Voltaire, l’admiration n’exclut pas la critique. Publiées en anglais, elles rencontrent un vif succès outre-manche. En France, on les brûlera à leur sortie.
En gros, ce qui marque Voltaire, et ce qui est probablement à la base de son ouvrage, c’est la liberté, avant toute chose, et ce qui semble une manifestation (ou alors une cause de cette même liberté), le pluralisme politique et religieux qui existe en Angleterre à cette époque. Et oui, ne l’oublions pas, l’Angleterre de 1733, c’est un pays sans lettres de cachet, sans embastillades, sans arbitraire du souverain (la France sort à peine d’une cure de dictature féroce avec Louis XIV). L’Angleterre, c’est la nation de la Magna Carta(1215), du Charter of the Forest(1217), de la révolution de Cromwell, dont la préface lança Victor Hugo, de l’Habeas Corpus(1679), du Bill of Rights(1689).
Rappelons nous, à cette époque, on ne jugeait pas tout par le prisme de 1789, la plus belle et la plus grande de toutes les Révolutions, si ce n’est que les Américains (1776), les Soviétiques (1917), les Chinois (1949), les Italiens (1870)…et beaucoup d’autres ne seraient pas d’accord avec cette affirmation… Eh oui, rendons enfin à César ce qui appartient à César : si les Lumières Françaises inspirèrent la Guerre d’Indépendance et les principes de la Démocratie Américaine, c’est la Commune qui illumina Lénine, et c’est surtout des idées anglaises que le XVIIIème siècle français s’inspira.
Enfin, Voltaire est aussi particulièrement impressionné par la réussite économique du peuple anglais, le commerce, la maîtrise des mers. Il lie l’essor du commerce et la richesse, matérielle et intellectuelle, qu’il procure à l’aspiration vers plus de tolérance et de liberté. Mais assez paraphrasé, lisez les Lettres Anglaises sans plus tarder !
© 2011- Les Editions de Londres