Biographie de l’Auteur

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Arthur Bernède est né à Redon le 5 Janvier 1871. Sa famille est aisée. Son grand-père était Procureur du roi, et connut Surcouf. Il passe son enfance à Brest, et part pour Redon où il passe son baccalauréat. Assez jeune, il écrit, surtout des pièces et des vers. Il fait ensuite un séjour dans la marine marchande, son service militaire à Rennes, monte à Paris, étudie au conservatoire, veut devenir chanteur mais un accident aux cordes vocales contrarie ses plans. Il se remet à l’écriture : d’abord des opéras bouffe, des pièces lyriques, puis des pièces de théâtre, puis encore des recueils de nouvelles. Il se marie à l’âge de vingt-trois ans, a une fille, se remarie, travaille à l’hôtel de ville (d’où, suite à la visite du président sud-africain Kruger, il est renvoyé), et continue à écrire. Certains l’accusent d’antisémitisme, et pourtant il est Dreyfusard. Il est aussi critique littéraire, il milite pour les Bretons ses frères, organise une pétition protestant contre le mauvais état des routes en Bretagne, et s’implique beaucoup dans le droit des auteurs, et la Société des gens de lettres ; c’est d’ailleurs suite à un discours à la SGDL qu’il meurt, atteint d’une crise cardiaque. Sur sa tombe, il fit inscrire « Romancier populaire ».

Une œuvre considérable

Arthur Bernède a écrit environ deux cents quarante-trois titres, parus sous forme de feuilletons, notamment dans le Petit Parisien, la plupart du temps sous son nom réel, mais parfois sous des noms de plume, Roland d’Albret, et Jean de la Périgne (sa mère s’appelait Laure du Rocher de la Périgne). Certaines de ses œuvres furent écrites en coopération avec Charles Vayre, d’autres avec Aristide Bruant.

Il est connu notamment pour ses romans historiques. Il y eut « Surcouf », « Jean Chouan », « Vidocq », « Mandrin », « Les Chouans », « Les quatre sergents de La Rochelle », et beaucoup d’autres. « Surcouf » et « Vidocq » sont les plus célèbres.

Les romans d’espionnage : marqués pour la plupart par un anti-germanisme assez virulent, « Cœur de française » « L’espionne de Guillaume », « L’espionne d’Hitler »…On y voit le personnage de Chantecoq qui apparaît dés 1912 dans « Cœur de française », mais qui fait sa reconversion en détective privé notamment dans Belphégor.

Les romans policiers : surtout portés par le détective Chantecoq, on a Belphégor, « Le fantôme du père Lachaise », « La maison hantée », « Le mystère du train bleu »…

Les romans sociaux comme la série des « Martyres de Paris », et puis les pièces de théâtre, les opéras…

Bernède et le cinéma

Dés 1906, enthousiasmé par les débuts du cinéma, Bernède écrit deux scénarios pour Louis Aubert. En 1919, Arthur Bernède fonde avec Gaston Leroux, René Navarre et Sapène, la société des cinéromans. Il choisit les scénarios, les retravaille, les écrit, participe à la mise en scène, au tournage. Le cinéma le passionne. Le meilleur exemple, c’est « Judex », son œuvre la plus célèbre après Belphégor.

« Judex », paru en feuilleton en 1917, dépeint un justicier habillé à la Bruant qui punit les méchants banquiers exploiteurs de la veuve et de l’orphelin. Au départ, c’était une série de douze films muets produite par la Gaumont et tournée par Louis Feuillade. A vrai dire, Bernède était à l’époque connu comme le scénariste de « Judex » et non pas méconnu comme de nos jours comme l’écrivain de « Judex ». Bernède, au lieu de le voir comme un romancier qui écrit de façon approximative, truffant ses textes de clichés et de personnages stéréotypés, il faudrait le voir comme un visionnaire. Il comprit avant tout le monde à quel point le cinéma allait bouleverser le processus narratif. Au final, Bernède, c’est du pulp français, des histoires à rebondissements, des héros truculents, de bons sentiments, une vraie ambiance, du pulp, quoi, et ça, les germanopratins ne le supportent pas. Alors, à la trappe, Bernède ?!  Mais en 1965, il y eut la série télévisée de Belphégor, et le nom d’Arthur Bernède fut tiré de l’oubli. Ce n’est que justice pour un écrivain prolifique, à l’imagination débordante, qui méprisait les germanopratins, et aimait tellement le cinéma.

© 2012- Les Editions de Londres

MANDRIN