par Gustave Le Rouge
Prix : 1,99 €
ISBN : 978-1-911572-59-6
Nombre de pages : 338 pages
Langue du livre : français
Thème : Romans
« A coups de milliards » est un roman de Gustave Le Rouge, co-écrit avec Gustave Guiton et publié en 1900. Il fait suite à la La conspiration des milliardaires.
Ce roman est parfois intégré à la suite de La conspiration des milliardaires, ce qui explique qu'il ne soit pas très célèbre.
L’action s'y passe de nouveau en Amérique du Nord, ce qui offre à Gustave Le Rouge l’occasion d'afficher son anti-américanisme de droite et, reconnaissons-le, presque avant-gardiste.
Sans oublier la trame secondaire d’une histoire d’amour, le roman oppose toujours le génie scientifique français, porté par des ambitions humanistes, à l’avidité et au matérialisme des milliardaires américains, lesquels n’hésiteront pas à faire sauter le train sous-marin, et à préparer la guerre contre le vieux continent à partir de leurs usines ultrasecrètes dissimulées aux alentours de Sky city.
Rien que pour cette idée géniale, ce roman mérite d’être lu. Le Rouge imagine la construction d’un train sous-marin qui traverserait l’Atlantique d’Ouest en Est. Ce qu’on peut presque regretter, c’est qu’il n’ait pas concentré une part plus importante de son roman à cette idée qui ouvre le livre et se réclame clairement de Jules Verne : « La forme générale du train était celle d’un cylindre aplati à la base, et se terminant en pointe à chaque extrémité.
Avec la lame effilée de l’avant, on eut dit un gigantesque narval.
Pendant que, sous les ordres de Ned, une équipe d’ouvriers et plusieurs locomotives engageaient le train sur le ponton, M. Golbert et Olivier Coronal suivaient l’opération d’un œil attentif.
Il fallait agir avec précaution.
Mais Ned était expert en ces sortes de travaux.
Le colosse d’acier fut fixé aux câbles métalliques de deux puissantes grues électriques, qui devaient le retenir dans sa descente sur le plan incliné, et le hisser au retour.
On établit une passerelle aboutissant à un sabord, ménagé dans le flanc de la locomotive, qui permettait d’embarquer. »
Comme tous les écrivains ayant influencé le Surréalisme, Le Rouge aime les ambiances abyssales du fonds de l’océan : « Le train continuait sa marche en avant, silencieusement.
De temps en temps, des éponges calcaires, des encrines aux corolles gracieuses se balançant au haut d’une tige menue, de monstrueux oursins recouverts de robustes épines, des holoturies constellées de pustules et de venules multicolores apparaissaient, glissant sur la vase molle. Des crustacés aux formes étranges, au squelette hérissé de crocs et de dards, aux pattes démesurément allongées, fuyaient dans toutes les directions, éblouis par la lumière aveuglante des fanaux du subatlantique.
Des méduses agitaient deux ombelles dans l’eau calme donnant asile, dans leurs tentacules, à des myriades de petits poissons.
Des squales énormes, aux yeux glauques ou phosphorescents, passaient dans les rayons lumineux des fanaux, poursuivant leur proie, bâillant de toute leur gueule armée d’une triple rangée de dents. »
Il faut découvrir Gustave Le Rouge.
©Les Éditions de Londres