par Georges Darien
Prix : 2,99 €
ISBN : 978-1-909053-46-5
Nombre de pages : 181 pages
Langue du livre : français
Thème : Romans
"Gottlieb Krumm" est un roman de Georges Darien écrit en 1904, originellement en anglais, et seulement traduit en français en 1984 par Walter Redfern. Il s'agit d'un des romans les plus méconnus de Georges Darien, le seul roman qu'il ait écrit en anglais d'ailleurs, une satire féroce du milieu des affaires du début du Vingtième siècle. Gottlieb Krumm, c'est cet escroc allemand, débarqué à Londres par opportunisme et qui va tout mettre en œuvre pour faire fortune : incendies, escroqueries, méfaits de toutes sortes. Au final, il est au pinacle de la finance et des affaires londoniennes. Ce roman tardif de Darien, traduit seulement une fois, et encore quatre-vingts ans après sa parution, nous vous le présentons pour la première fois en numérique, accompagné comme toujours de notre biographie de Georges Darien, mais aussi d'une interview exclusive de son traducteur et spécialiste international, Walter Redfern, et de la postface originale qu'il écrivit à l'occasion de sa sortie en France.
Voici un extrait de la préface de Walter Redfern:
"Mordu des figures de rhétorique (la noire, comme la nommait Barthes, aussi bien que la traditionnelle), je raffole, entre autres, du chiasme : un Anglais traduit en français un roman écrit en anglais par un Français. C'est pousser jusqu'au paroxysme (excusez la litote britannique) l'entente cordiale qui aurait autrefois existé entre nos deux pays. D'ailleurs, dans le texte même de Darien, un Italien s'échine à angliciser les poésies d'Horace. Et pourquoi les Français non anglo-saxophones (comme disait Queneau) se verraient-ils privés de la lecture de cet excellent roman ?
C'est sans doute en Angleterre que Darien a, pendant son exil volontaire de ce côté-ci de la Manche, fabriqué Gottlieb Krumm, Made in England, paru en 1904 chez Everett à Londres. Les circonstances de ladite fabrication, voire du séjour prolongé de Darien à Londres, nous demeurent à présent et peut-être à jamais inconnues, malgré des enquêtes de ma part, dignes d'un limier, auprès de la police, du ministère de l'Intérieur et du service de l'immigration de plusieurs pays. On ne sait là-dessus, pour ainsi dire, que dalle. On est donc étrangement libre de lire, de réagir, d'interpréter à sa guise. Tout se passe comme si (situation idyllique pour les critiques dernier cri) l'auteur se fût volatilisé. Il n'en est rien. Darien ressurgit dans son texte. Déguisé, perverti sans doute, mais toujours reconnaissable. Il ne pouvait jamais rien faire qui ne fût lui, en plein.
Si la prose de ma version sonne çà et là un peu faux, si elle a l'air un tantinet métissée, c'est que celle de l'original est ainsi faite. C'est aussi que le métissage (et le ton insolent) conviennent merveilleusement à cette histoire où il est beaucoup question des étrangers non naturalisés et d'une société en voie d'hybridation. Darien et moi avons opéré tous les deux en terre et en langue étrangères, à l'instar des commandos, des espions, des immigrants ou des voleurs cosmopolites...."