par Arthur Bernède
Prix : 2,99 €
ISBN : 978-1-909782-82-2
Nombre de pages : 570 pages
Langue du livre : français
Thème : Romans
« Judex » est un roman policier publié en 1917. Comme tous les romans de Bernède, il fut originellement conçu comme un ciné-roman, c'est-à-dire un texte destiné à être le scénario d'une série d'épisodes. « Judex » est l'histoire d'un étonnant justicier qui s'affronte au banquier Favraut et à plusieurs de ses complices. A la fin, il gagne.
Le banquier Favraut est un monstre qui a ruiné la famille de Trémeuse et les Kerjean. Sa seule passion fut celle qu'il éprouva pour une Marie Verdier, alias Diana Monti, une belle femme devenue aventurière. Au début du roman, on découvre Favraut, un banquier sans scrupules qui a ruiné des milliers de gens à la suite d'actions frauduleuses et criminelles, et qui est devenu richissime. Kerjean, un vieux vagabond, vient lui demander des comptes. Il demande à être reçu, mais on lui refuse. Il repart, mais le banquier Favraut le poursuit avec sa voiture et l'écrase. Suite à ce nouveau crime, il reçoit deux lettres de Judex le prévenant qu'il sera puni s'il n'expie pas ses crimes. Quoique inquiet, il ne tient pas compte de ces menaces. Il meurt terrassé au milieu de ses invités le soir annoncé. Quand elle apprend la vérité sur le passé de son père, Jacqueline, sa fille, renonce à l'héritage colossal, lègue l'argent à l'assistance publique, geste qui surprend son fiancé Amaury de la Rochefontaine, et provoque une dispute à la suite de laquelle elle décide de rompre ses fiançailles. Judex, alias Vallières, alias Jacques de Trémeuse, tombe amoureux de Jacqueline. Judex enlève le cadavre de Favraut et le resuscite. Mais le banquier est enfermé dans une cellule à perpétuité avec un miroir sans teint par lequel on peut l'observer. Diana Monti, alias Marie Verdier, et son amant Moralès, qui n'est autre que le fils déchu du vieux Kerjean (lequel n'était pas vraiment mort) entrent dans le jeu, et voient une opportunité de faire de l'argent. Ils essaient d'enlever Jacqueline à plusieurs reprises afin de faire pression sur Judex. Le fils de Jacqueline, le petit Jean, disparaît, mais il est secouru par le môme Réglisse, un gamin orphelin qui vit sur les barrières. On comprend enfin les motivations de Judex. Lui et son frère sont les fils de Trémeuse, ruiné et poussé au suicide par les malversations de Favraut. Depuis le plus jeune âge, leur mère les a préparés à la vengeance. Pourtant, par amour pour Jacqueline, il hésite à condamner son père. Diana et Moralès parviennent à enlever Favraut pour récupérer ses millions. Pour mener à bien leurs projets cupides, ils utilisent un détective, un peu lâche et stupide, Cocantin, qui est également un grand admirateur de l'Empereur. Mais il rejoindra le parti du bien, et avec l'aide de sa petite amie américaine, Daisy Torp, une superbe nageuse dont il est amoureux, ils viendront en aide à Judex et parviendront à se débarrasser de Diana Monti.
Et ceci n'est qu'un bref résumé... Les rebondissements sont incessants dans ce ciné-roman fleuve.
« Judex » nous semble inférieur à d'autres œuvres de Bernède telles que Belphégor ou Mandrin par exemple. « Judex » est souvent invraisemblable. Ses rebondissements sont incessants. Les personnages souffrent de leurs stéréotypes. Et de plus, c'est assez long. En revanche, si « Judex » est nettement inférieur à Belphégor, on ne peut qu'admirer la plume facile et surtout l'imagination de Bernède. Et il n'est donc pas surprenant que le roman continue à exister, de par le succès qu'obtint le film muet en douze épisodes de Louis Feuillade, diffusé entre Janvier et Avril 1917.
« Judex », justicier masqué avec une grande cape noire, s'inspire librement de Arsène Lupin et de Fantômas, respectivement créés en 1907 et 1910. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que ce soit Louis Feuillade qui ait réalisé des épisodes de « Fantômas ». C'est en 1917 qu'apparaît un autre justicier masqué avec une grande cape noire, Zorro. Les douze épisodes de « Judex » rencontreront un grand succès auprès du public de l'époque. Mais c'est surtout le choix de Musidora, ou Jeanne Roques, dans le rôle de l'infâme Diana Monti, qui marquera les esprits de l'époque. Déjà célèbre pour son rôle d'Irma Vep dans « Les vampires » du même Louis Feuillade où elle apparaît en costume noir moulant, elle deviendra la « vamp » du cinéma français muet, et sera ensuite adoptée par les surréalistes à la sortie de la guerre. « Judex » n'est pas un chef d'œuvre littéraire, mais sa fantaisie, la traduction des personnages par le cinéaste, les éléments « pré-surréalistes » etc. tout ceci contribue à faire de Judex un héros de « pulp » à la française.
© 2014- Les Editions de Londres