Terre d'ébène est un des grands textes anticolonialistes. Il nous vient d'un des plus grands journalistes, pourtant aux idées politiques plutôt de droite, assez favorables à la politique coloniale. Oui, mais voilà, il s'agit d'Albert Londres. Alors, il part en Afrique pendant quatre mois, il en fait le tour, exploitations forestières, agricoles, train Congo-Océan, Dakar, Bamako, Tombouctou, Libreville, il va partout. Et sa langue, en dépit de la chaleur, il ne l'a pas dans sa poche ! Il a beau être « haut comme une pomme », il s'en prend à tout le monde : blancs de l'administration, blancs des affaires, gouvernement, petits blancs fonctionnaires de « la colonie en bigoudis » ; et se livre à un réquisitoire en règle contre un système révoltant, le « moteur à bananes », qui trahit la réalité de l'époque : « L'esclavage, en Afrique, n'est aboli que dans les déclarations ministérielles d'Europe ».
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