« Le Carthaginois » ou « Poenulus » est une comédie de Plaute probablement créée vers 189 av. J.C., à l’intrigue complexe, mais qui présente une valeur historique rare.
Agorastoclès, originaire de Carthage a été vendu comme esclave à un Etolien. Agorastoclès vit à côté d’une maison habitée par un certain Lycus, lequel possède deux jeunes esclaves, l’une qu’il se destine, mais que convoite aussi Agorastoclès, et l’autre, désirée par un soldat. Afin de conquérir celle qu’il aime, Agorastoclès va monter une supercherie dont le dupe sera Lycus. Pour cela, il envoie son intendant Collybiscus, qui use d’une machination afin de ruiner Lycus. D’autre part, on apprend que les deux jeunes filles sont en réalité de naissance libre, et que le père Hammon, un Carthaginois, les cherche depuis longtemps. Au final, le marchand de filles Lycus est dupé. Et Hammon récupère ses deux filles. Tout le monde est content ou presque.
En lisant « Le Carthaginois », on comprend mieux pourquoi ce genre de comédie doit être joué, et non pas lu. La force de Plaute, ce sont les dialogues, le comique d’action et les caractères. La cohérence de ses histoires beaucoup moins. Dans « Le Carthaginois », les rebondissements sont souvent difficiles à suivre pour ne pas dire chaotiques. Comme au cinéma les comédies loufoques qui sont faites pour rire et qui exigent la clémence du spectateur, qui n’est pas venu pour la cohérence de l’histoire.
La raison, c’est souvent la même : Plaute emprunte toujours son histoire à des Grecs, ici Alexis et Ménandre, mais il mélange beaucoup, recompose, de façon pas toujours heureuse. Mais qu’importe…
Le punique ou carthaginois, phénico-punique, est une variété du phénicien, qui fait partie de la famille des langues sémitiques (hébreu, arabe…) et qui a maintenant disparu. La langue était parlée dans le monde carthaginois (qui recouvrait la côte nord-africaine du Maroc à l’Egypte, la Sardaigne, une partie de la Sicile et de la Corse, et l’Andalousie. Le punique s’écrit de droite à gauche sans voyelles (comme le phénicien, et d’autres langues sémitiques).
Le Carthaginois contient donc (et c’est une rareté historique) quelques lignes de punique vernaculaire.
Le punique s’est maintenu à l’époque de la conquête arabe. Il est même possible que l’arabisation des habitants de l’Andalousie ait été facilitée par la pré-existence du punique dans cette région. On dit aussi que le substrat punique serait à l’origine des dialectes tunisien et maghrébin, et aussi dans le parler de Malte.
La langue punique a été parlée entre 1100 av. J.C. et 700 de notre ère. La plupart des œuvres puniques ont disparu.
©Les Editions de Londres