Héloïse ne serait peut-être plus connue sans sa relation avec Abélard. C'était pourtant une des rares femmes intellectuelles de son époque et la règle qu'elle a établie pour l'abbaye de femme du Paraclet a été à la base des règles des couvents de femmes.
Héloïse est née vers 1092. Sa naissance est mal connue, elle est probablement la fille illégitime d'un noble important. Sa mère, prénommée Hersende, aurait sans doute été moniale.
Elle est élevée par les bénédictines d'Argenteuil où elle reçoit un bon enseignement.
Elle est ensuite confiée par sa mère à son oncle Fulbert qui la pousse à étudier et elle apprend le latin, le grec et l'hébreu.
Son érudition et les chansons qu'elle écrit la rendent célèbre dans le milieu étudiant.
En 1113, Abélard célèbre et séducteur veut séduire Héloïse. Il se fait loger par l'oncle Fulbert et s'engage à être le précepteur d'Héloïse. Héloïse en tombe follement amoureuse, un amour qui durera toute sa vie, et ils engagent une relation charnelle.
En 1116, la liaison est découverte, Héloïse est enceinte. Abélard l'emmène chez sa sœur en Bretagne où elle accouche du petit Astralabe qui sera élevé par la sœur d'Abélard.
En 1117, elle est mariée secrètement à Abélard. Le mariage secret est révélé par Fulbert. Héloïse le nie entraînant la colère de Fulbert et Abélard pour la protéger l'envoie au couvent d'Argenteuil. Fulbert, ulcéré, fait émasculer Abélard.
En 1118, à la demande d'Abélard, Héloïse prend le voile à Argenteuil afin qu'Abélard libre puisse reprendre sa carrière.
En 1129, les sœurs d'Argenteuil en sont chassées. Abélard lui offre de fonder une abbaye dans l'oratoire qu'il avait fondé près de Nogent et qui deviendra le Paraclet où elle recevra le titre d'abbesse en 1135.
Elle restera définitivement au Paraclet où elle fera construire un tombeau pour Abélard à sa mort. Elle y mourra en 1164 et son cercueil sera inhumé sous celui d'Abélard.
Héloïse sera le modèle qu'utilisera Jean Jacques Rousseau pour sa nouvelle Héloïse.
Elle a vécu un amour fou pour Abélard qui devient le seul sens à sa vie.
Elle est prête à se sacrifier pour lui. Elle refuse le mariage pour ne pas briser sa carrière. Elle accepte de prendre le voile pour le rendre libre. Elle vivra tout le reste de ses jours dans un couvent pensant chaque jour à son amour.
Elle représente un modèle d'abnégation en ayant un comportement exemplaire comme abbesse alors qu'elle n'en avait pas la vocation.
La règle de l'abbaye de Paraclet, a été rédigée par Héloïse après la mort d'Abélard, sous le nom de Institutiones nostrae.
Elle fait suite aux recommandations qu'avait faites Abélard dans ses lettres de direction.
Héloïse a voulu une règle monastique prenant en compte les spécificités des femmes, la règle de saint Benoit ayant été écrite pour des hommes.
Cette règle prône la modération en tout, mais pas d'interdits rigoureux. Elle veut une certaine liberté dans tout en respectant l'autorité et la règle. Elle souhaite un véritable engagement dans la religion en réfléchissant aux Évangiles, mais non pas en psalmodiant les prières sans y penser. Bien qu'elle considère que les sœurs aient besoin des hommes pour les aider dans leurs affaires, elle veut que le couvent de femmes garde son autonomie de décision.
© 2015- Les Éditions de Londres
par Pierre Abélard
ISBN : 978-1-910628-13-3
Date de parution : 22 mars 2015
Nombre de pages : 341 pages
Les « Lettres d'Abélard et Héloïse » ont été échangées entre Pierre Abélard, philosophe et théologien, et Héloïse d'Argenteuil, intellectuelle, vers 1130, douze ans après qu'ils aient eu une liaison amoureuse qui fit un scandale, alors qu'ils sont chacun retirés dans un (...)
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