Jean-Marie Guyau est un philosophe français méconnu, et qui ne doit sa maigre postérité qu'aux philosophes étrangers du Dix Neuvième siècle, qui l'ont lu et souvent référencé, à savoir Nietzsche et Kropotkine.
Il est né à Laval en 1854, meurt à Menton de phtisie en 1888. C'est le fils de l'auteure Augustine Tuillerie et le beau-fils du philosophe Alfred Fouillée. Il est licencié es lettres à l'âge de dix-sept ans, il lit tous les grands textes. Passionné par le stoïcisme, il traduit le Manuel d'Epictète. Il lit Spencer, qui lui inspirera la « Morale anglaise contemporaine ». Guyau est aussi poète, philosophe de l'art, des religions, philosophe de la morale contemporaine. Son œuvre la plus célèbre est Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction.
Guyau est inclassable. Comme il est inclassable, il n'est pas admis au panthéon des philosophes français, puisque la taxonomie l'emporte toujours sur l'originalité créatrice dans le monde Universitaire français.
Comme il est inclassable, il est moins étonnant que les deux philosophes qui l'aient le plus commenté sont deux hommes qu'apparemment tout oppose : Friedrich Nietzsche et Pierre Kropotkine.
Nietzsche annote abondamment les ouvrages de Guyau quand il est à Nice. Et il le cite à plusieurs reprises dans Ecce homo.
Kropotkine cite également Guyau dans La morale anarchiste.
Qu'est-ce qui explique l'intérêt de deux hommes dont les systèmes philosophiques semblent opposés ? La liberté, fondée sur l'amour de la vie. Quelles que soient les opinions sur l'anarcho-communisme parfois réactionnaire de Kropotkine ou la nostalgie des origines et de la civilisation grecques avec sa haine de la modernité et de l'homme européen qui anime Nietzsche (le premier se rattache à un idéal des Communes du Moyen-Age, l'autre est fasciné par l'ère pré-socratique), Nietzsche et Kropotkine s'opposent totalement et n'ont rien en commun avec Platon ou Marx, et en cela tous deux voient en Guyau un frère d'armes, une sorte d'anarchiste ou de droite ou d'ultra-libertaire qui réfute tout esprit de système et se définit par son amour de la vie, la vie sans limites ni mesure.
© Les Editions de Londres
par Jean-Marie Guyau
ISBN : 978-1-910628-55-3
Date de parution : 28 janvier 2016
Nombre de pages : 247 pages
« L'esquisse d'une morale sans obligation ni sanction » est un essai philosophique de Jean-Marie Guyau publié en 1885. Dans cet ouvrage, qui fut salué par la critique de son époque, et par des philosophes si différents que Nietzsche et Kropotkine, Guyau se place : 1) en rupture avec la morale (...)
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