Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est l’un des plus grands romanciers de la littérature russe de la deuxième moitié du 19ème siècle. Ses romans nous plongent dans la société russe de cette époque. Il nous fait découvrir, en opposant le bien au mal, les différents personnages et les différentes idées qui agitent la société.
Fiodor Dostoïevski est né à Moscou le 11 novembre 1821. Son père Mikhaïl est médecin militaire à l’hospice des indigents de Moscou. Il est alcoolique et fait régner une atmosphère déplorable chez lui en battant sa femme et ses enfants. Sa mère Maria est maladive et terrorisée par son mari. Aussi, très jeune, Fiodor déteste son père.
Á l’âge de six ans, il connaîtra une première crise d’épilepsie à la vue d’une dispute entre son père et sa mère. Ces crises se renouvelleront au cours de sa vie.
En 1837, sa mère meurt de la phtisie et son père l’envoie, pour s’en débarrasser, à l’école des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg. Il y apprend les mathématiques et l’artillerie et surtout y découvre la littérature en admirant particulièrement Shakespeare, Balzac, Corneille, Racine ainsi que Pouchkine. Il commence alors à écrire.
En 1839, son père meurt dans des conditions mal connues, peut-être assassiné par ses moujiks, suscitant en lui des sentiments ambigus de colère et de culpabilité, car il se reproche d’avoir souhaité cette mort.
En 1844, alors âgé de 22 ans, il publie son premier roman : Les Pauvres gens, qui remporte un réel succès. Il est alors reçu dans les cercles de la bourgeoisie russe de Saint-Pétersbourg, mais son attitude abattue lui vaut de nombreuses railleries.
En 1847, il fréquente le Cercle fouriériste de Mikhaïl Petrachevski qui combat l’absolutisme du tsar Nicolas 1er. En avril 1849, il est arrêté avec les autres membres du cercle et en décembre 1849, il est condamné à mort. Il sera gracié par le tsar au moment de son exécution et sa peine sera commuée en une déportation de quatre ans en Sibérie.
Il restera au bagne d’Omsk jusqu’en 1854. Il y côtoie des forçats de droit commun qui le détestent d’autant qu’en tant que noble, il est exonéré de certaines corvées.
À la fin de sa peine, il redevient simple soldat dans un régiment en Sibérie. Il peut habiter en ville où il rencontre Maria Dimitrievna qu’il épousera en février 1857.
En avril 1857, son bannissement est annulé et il est autorisé à publier librement. Il recommence alors à écrire.
En 1859, il est libéré de l’armée, il revient à Saint-Pétersbourg où il fonde avec son frère une revue nationaliste : Le Temps. Cette revue sera interdite en 1863.
En 1862, malade et couvert de dettes, il voyage en Europe occidentale pour échapper à ses créanciers. Il reviendra de ces voyages avec une aversion pour l’Europe et la démocratie.
En 1864, meurent sa femme Maria puis son frère Mikhaïl.
En 1867, il épouse la jeune Anna Snitkina, qui donne naissance à une fille qui mourra d’épilepsie quelques semaines plus tard.
Anna l’aide à retrouver une situation stable. Il publie ses plus grands romans.
Il meurt au sommet de sa gloire le 9 février 1881. Trente mille personnes assistent à ses obsèques.
Au 19ème siècle, la Russie est une énorme puissance comptant 60 millions d’habitants et ayant joué un rôle décisif pendant les guerres napoléoniennes.
Au début du siècle, l’aristocratie terrienne, très endettée, est très attachée au système du servage alors que les serfs se révoltent souvent contre leurs maîtres.
Le régime politique est un système autocratique très conservateur avec à sa tête le tzar.
Les idées démocratiques se développent chez certains opposants. À la mort du tzar Alexandre en 1825, les décembristes, officiers aristocrates, demandent une réforme de la monarchie. Leur soulèvement est violemment réprimé.
Alexandre II, arrivé au pouvoir en 1855, trouvant que son pays est handicapé par son organisation archaïque, mène un ensemble de réformes dont principalement l’abolition du servage (1861) avec attribution des terres aux anciens serfs.
Les organisations nihilistes et anarchistes rejetant l’autorité de l’État, de l’église et de la famille se développent et sont réprimées dans la seconde moitié du 19ème siècle. Les nihilistes assassineront Alexandre II en 1881.
La vie et l’œuvre de Dostoïevski sont étroitement liées.
Les romans de Dostoïevski se caractérisent par ses dialogues entre des personnages opposés poussant leur réflexion à son paroxysme. Dostoïevski ne décrit pas ses personnages, mais les fait évoluer en exprimant à la première personne leurs hésitations tout au long des romans.
Ses romans ne développent pas une thèse qu’il voudrait défendre, mais exposent à travers chaque personnage des idées contradictoires. Les malheurs qui ponctuent sa vie sont les thèmes de ses romans. Ses personnages antagonistes sont à l’image des deux faces de l’auteur.
Il donne une place importante au thème religieux. Depuis son passage au bagne, il est un fervent admirateur du Christ sans pour autant être un religieux convaincu.
C’est un fervent nationaliste qui croit à la supériorité de la Russie sur le reste du monde.
Il craint que la société démocratique et égalitaire à laquelle tend la Russie de la fin du 19éme siècle exacerbe les tensions en engendrant du ressentiment entre les individus.
Les pauvres gens (1846)
Les nuits blanches (1848)
Humiliés et offensés (1861)
Souvenir de la maison des morts (1862)
Les carnets du sous-sol (1864)
Crime et châtiment (1866)
Le joueur (1866)
L’idiot (1869)
L’éternel mari (1870)
Les démons (1871)
L’adolescent (1875)
La douce (1876)
Le rêve d’un homme ridicule (1877)
Les frères Karamazov (1880)
ISBN : 978-1-911572-89-3
Date de parution : 23 mars 2019
Nombre de pages : 759 pages
« Crime et Châtiment » est l’une des œuvres les plus connues de Fiodor Dostoïevski. Elle fut écrite en 1866 où elle parut en feuilleton tout au long de l’année. Puis une édition complète légèrement remaniée parut en 1867. Elle reçut, dès sa parution, un accueil très favorable des (...)
En savoir plusISBN : 978-1-911572-90-9
Date de parution : 21 avril 2019
Nombre de pages : 1005 pages
« L’idiot » est une des œuvres les plus réputées de Fiodor Dostoïevski. Il l’écrit entre 1867 et 1869 à une période difficile pour lui. Il vient de se marier avec sa secrétaire contre l’avis de sa famille. Il voyage à l’étranger pour soigner ses crises d’épilepsie. Il est couvert de (...)
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