Ubu sur la butte est la quatrième pièce ubuesque de Jarry que nous publions aux Editions de Londres. C'est une version tardive, abrégée de Ubu roi. C'est amusant, puisque nous découvrons une nouvelle dimension de l'original, que nous n'avions pas vu tout de suite, ignorants que nous sommes ! Et oui, à l'époque de Jarry, on étudiait Shakespeare dans les écoles de Bretagne, et puis Jarry était très proche de Marcel Schwob, lui-même traducteur du Barde. Or Ubu roi a aussi des parallèles frappants avec Macbeth. Shakespeare se serait-il inspiré de (...)
Critiques
Ubu cocu
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
Aux Editions de Londres, on ne s'en cache pas, nous adorons Jarry. D'ailleurs, peut-être Jarry nous aurait-il adoré s'il nous avait connu ? Ubu cocu est la troisième pièce que nous publions de lui, et l'une de ces pièces méconnues qui met en scène notre ami préféré à l'énorme gidouille. C'est un des personnages les plus incroyables de la littérature française, c'est notre soldat Chveik, c'est notre Don Quichotte, mais pourtant on a tendance à notre époque à le ranger dans une valise, comme Ubu fait avec sa conscience dans ce petit (...)
Traité sur la tolérance
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
Le Traité sur la tolérance de Voltaire est une des œuvres phare de la littérature française. Et malheureusement, encore une fois, c'est une œuvre assez peu connue. C'est une œuvre phare puisqu'elle nous éclaire. Cent quarante ans avant J'accuse, Voltaire reprend les principaux éléments de l'Affaire Calas, et nous produit un formidable plaidoyer en faveur de son innocence ainsi qu'un réquisitoire contre l'intolérance religieuse.
Suite de l’entretien entre D’Alembert et Diderot
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
La Suite de l'entretien entre D'Alembert et Diderot de Diderot constitue la suite au Rêve de D'Alembert et la troisième partie de la suite de trois dialogues plus généralement connue sous le nom de Rêve de D'Alembert, dont nous publierons la première partie sous peu. Court dialogue entre Bordeu et Mademoiselle de l'Espinasse, il dévoile un des côtés féministes de Diderot puisque la jeune femme, avide d'apprendre, nous surprend bien vite par ses remarques assez peu Dix Huitième siècle. C'est savoureux, amusant, jolie conclusion à l'un des (...)
Ploutos
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
Ploutos, dernière pièce d'Aristophane qui nous soit parvenue, est une tirade contre l'inégale distribution des richesses. Comme il s'agit d'Aristophane, la solution se trouve dans une affaire de Dieux, mais tout n'est jamais que prétexte à la critique de la société. A la fin, on sent qu'Aristophane est partagé entre son conservatisme (il regrette la Dictature, et a des nostalgies démocratiques), et son sens de la justice. Bon, ce n'est ni du Jean Yanne, ni du Mélenchon, mais comme toujours on s'amuse bien. Premier pas vers la comédie (...)
La Paix
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
La paix est une pièce d'Aristophane qui vaut son pesant d'or. On y découvre Trygée, jeune vigneron de l'Attique, qui s'élève jusqu'aux cieux, à l'époque l'Olympe, afin d'aller se plaindre auprès des Dieux : il en a franchement assez des conflits et de la guerre qui ne veut pas cesser. A l'époque, les jeunes Athéniens ne sont pas envoyés dans de gros avions en Irak et en Afghanistan pour y revenir dans d'autres gros avions, alignés avec les cercueils de leurs camarades : les Athéniens se battent contre les Spartiates, donc (...)
Cahier de Douai
Par Les Éditions de Londres, 8 octobre 2011 dans Critiques
Le Cahier de Douai est un des grands recueils poétiques d'Arthur Rimbaud. Aux amateurs d'Une saison en enfer, il peut sembler « classique », mais franchement, « classique », qu'est-ce que cela veut bien dire lorsque l'on parle de Rimbaud, l'inventeur de la poésie moderne ? Le Cahier de Douai contient entre autres le célébrissime « Dormeur du val », dont nous prétendons qu'il inspira Méliès, puisque, voyant et résolument moderne, Rimbaud a aussi inventé le cinéma. Vous ne le saviez pas ?
Lettres du Voyant
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Nous en avons de la chance ! En deux lettres écrites à deux jours d'intervalle, Rimbaud nous expose sa théorie poétique dans les Lettres du Voyant. Quand on pense qu'il y en a qui écrivent des volumes pour théoriser, que dis-je, terroriser, la poésie au lieu de la faire ! En deux coups de plume, Rimbaud nous réapprend tout, sur tout : être moderne, être visionnaire, ne pas mettre des fers aux pieds des nouvelles idées, assez du classicisme, du romantisme, c'est par le dérèglement de tous les sens que l'on retrouve son sens commun, il n'y a d'avenir (...)
Une saison en enfer
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Une saison en enfer de Rimbaud est un des plus grands textes de poésie. C'est la première fois (et la dernière ?) que la prose atteint ce niveau. Sa vie, à dix-neuf ans, Rimbaud en tire déjà un bilan. C'est sa vie, mais surtout toute la civilisation occidentale, vacillante du haut de sa fin dix-neuvième siècle, qui passe au tribunal des mots et des idées. Son déclin, elle ne fait encore que le commencer, il y a beaucoup à dire et à souffrir avant d'en changer : crises mondiales, exploitation, nazis, holocauste, bombe H, camps de la mort et goulags...Rien (...)
L’Assemblée des femmes
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Et oui, de celui, Aristophane, que certains considèrent comme le « beauf » du siècle de Périclès, le rebut des classes bien sages de Grec ancien où l'on traduit les dialogues dogmatiques de Platon, les pleurnicheries d'Euripide, les coups de clairon guerriers d'Eschyle, nous vient une deuxième pièce féministe, L'Assemblée des femmes. Cette fois-ci, Aristophane imagine avec humour et salacité une société où ce sont les femmes qui s'occupent des affaires de la Cité. Evidemment, il rassure son public mâle en montrant par quelques vannes bien balancées (...)
Lysistrata
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Lysistrata d'Aristophane est probablement la première pièce féministe de l'histoire. Ce n'est pas la première fois que l'écrivain Grec à l'humour grinçant, grossier, grotesque, part en guerre contre...la guerre, justement. Cette fois-ci, il le fait d'une façon qui nous semble à nous (mais, vingt cinq siècles plus tard, franchement, que savons-nous de la fin du siècle de Périclès ?) moderne, novatrice, presque révolutionnaire. Emmenées par Lysistrata, les femmes d'Athènes, encore une fois aux prises avec Sparte, décident d'entamer la (...)
Ubu enchaîné
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Ubu enchaîné est un peu moins célèbre qu'Ubu roi, mais parfois encore plus drôle. Si Ubu roi, c'est avant tout l'introduction, la présentation d'Ubu et de son monde, à travers la narration de sa prise de pouvoir, un peu notre « Le Prince » français, Ubu enchaîné nous dépeint un Ubu plus las, qui s'ennuie d'avoir tant massacré, pillé, écervelé, et qui pour se distraire, décide de se faire esclave. Il conduira une troupe de forçats volontaires, avides de rejoindre les galères du Grand Turc, tout en massacrant au passage les champions de la (...)
Ubu roi
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
On ne présente pas Jarry, et on ne présente pas non plus Ubu. Ubu, dont la relation des aventures la plus célèbre est Ubu roi, c'est selon Les Editions de Londres l'un des personnages, allez, lançons-nous, le personnage le plus unique, le plus extraordinaire de la littérature française. Oui, il y a D'Artagnan, et Gargantua, et Scapin, et Monte-Cristo, etc...Mais Ubu, c'est Ubu. C'est tout le grotesque qui est au monde, c'est l'absurde, le ridicule de la condition humaine, sa fragilité, sa vie sociale, ses méprisables petites préoccupations (...)
La farce de Maître Pathelin
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Avec les œuvres de Villon et le Roman de Renart, La farce de Maître Pathelin fonde l'identité littéraire de la France. Et si on y réfléchit bien, ces œuvres offrent un front commun au dédain de caste des élites de la rive Gauche : la langue, naturelle, spontanée ; les caractères, roublards, humains, mais attachants ; l'humour, décapant ; la verve, cinglante ; le langage, des trésors d'inventivité ; et la vie, si réelle, qu'elle y abolit le temps. Cinq siècles plus tard, il fallait moderniser la langue. Alors, en fermant les yeux, les personnages nous (...)
Les tribulations d’un chinois en Chine
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Les tribulations d'un chinois en Chine est un roman de Jules Verne. Ce n'est pas un de ses romans les plus connus, et si ce n'était pour Philippe de Broca, Ursula Andress, et Jean-Paul Belmondo, il serait probablement oublié. A ceux qui prétendent que Jules Verne, c'est de la littérature enfantine, nous opposons les thèmes principaux des Tribulations : les Taiping, le suicide, le mal de vivre, la mort, la difficile recherche du bonheur. Les tribulations, c'est aussi l'un des rares grands romans français dont l'action se passe en Chine, avec des (...)
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes est l'un des plus grands textes jamais écrits, l'un des plus beaux des Lumières, et l'un des deux grands essais de Rousseau avec Le Contrat social. Pour Chomsky, c'est un texte fondamentalement révolutionnaire avant la lettre. Rousseau voit dans l'inégalité l'origine des maux sociaux : guerres, misères, violences de toutes sortes. De la persistance de l'inégalité naît la perte de la liberté, l'égoïsme, et cette société obsédée par l'accumulation (...)
Napoléon le Petit
Par Les Éditions de Londres, 4 septembre 2011 dans Critiques
Napoléon le Petit est un pamphlet de Victor Hugo ; avec son lyrisme habituel et un acharnement bien compréhensible, l'auteur y règle son compte à Napoléon III et au Second Empire. Certains pourront dire que Napoléon le Petit redéfinit le pamphlet politique, nous disons que Napoléon III a redéfini la France, qu'il en a fait sa chose, qu'il l'a noyée, éviscérée, vidée, martyrisée. Ceci nous a coûté trois guerres infamantes, l'affaire Dreyfus, des institutions toujours pas stables, une société toujours aussi divisée entre les élites, et les (...)
La peine de mort
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
La peine de mort d'Elisée Reclus, on ne devrait pas avoir besoin de la présenter. Le texte de Reclus n'est pas aussi connu que ceux de Badinter, de Camus ou même de Hugo. Pourtant, il est à lire absolument. Ecrit en 1879, ses arguments n'ont rien de nouveau. La peine de mort est une aberration. Pourtant, nouveaux, ils l'étaient à l'époque, car pour la majorité des révoltés et des pourfendeurs de l'ordre bourgeois au Dix Neuvième siècle, la peine de mort ne se discutait pas, elle s'appliquait. Finalement, vu de cet angle là, on a une poignée (...)
L'anarchie
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Dans L'anarchie d'Elisée Reclus, pas de drapeau rouge à la Kropotkine ou à la Bakounine. Reclus est un anarchiste idéaliste et intelligent. C'est avec calme et brio qu'en seulement dix-huit pages Reclus démonte les mécanismes de préservation du pouvoir, mis en place par des fratries cooptées, aux liens incestueux et criminels, et qui nous ont donné la majorité de nos belles institutions et de notre morale. Reclus n'est pas un excité, c'est un homme qui a beaucoup vu, beaucoup vécu. Le pouvoir ne l'intéresse pas. Reclus ne supporte pas (...)
L'esprit de révolte
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
L'esprit de révolte, après réflexion, c'est notre texte préféré de Kropotkine. Ce n'est plus un essai, ce n'est plus de la philosophie, c'est un chant de colère au nom du peuple. Franchement, quand on en compare les premières pages avec le meilleur de Lénine, Marx ou Engels, on comprend assez bien ce qui sépare les anarchistes des communistes : les premiers croient en la liberté, les seconds croient en la prise du pouvoir. Et heureux de prendre le contre-pied des soi-disant gauchistes, Les Editions de Londres déclarent : les premiers ont un projet (...)