La morale anarchiste, petit essai écrit en Français par le paradoxal et formidable Kropotkine, est un cri poussé dans l'enfer du Dix Neuvième siècle. Si sa critique de l'ordre bourgeois dans lequel lui et ses camarades anarchistes de tous les pays se démènent comme des bêtes prises au piège ne peut être qu'applaudie, on grince un peu des dents quand l'auteur nous expose ses théories « animalières » sur la société humaine. Reste un message, de taille, aussi formidable qu'il est quotidiennement bafoué : il ne peut se concevoir de liberté humaine sans (...)
Critiques
Le Rêve de D’Alembert
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Après celle du conte philosophique, dans Le Rêve de D'Alembert, Diderot utilise l'arme du dialogue, qu'il maîtrise mieux que quiconque, pour nous asséner quelques vérités bien méritées, ce que certains réducteurs appellent sa philosophie matérialiste. La vision du monde héritée du Clergé (à ne pas confondre avec l'Eglise, communauté de foi d'inspiration spirituelle et à l'organisation spontanée), le pacte fait entre le Clergé, les Nobles et le Roi, (aux uns les âmes, aux autres les sous, au dernier la vie des pauvres), tout cela, il (...)
Supplément au voyage de Bougainville
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot traite de la relativité des mœurs, des cultures, des valeurs. Il s'inscrit résolument dans la logique de dé-constuction de la société dans laquelle Diderot s'est engagé. Si Voltaire critique son temps et ses mœurs, s'il s'en prend à la France de Louis XV, Diderot repense l'Occident, il s'engouffre dans la brèche ouverte par Voltaire, et remet tout à sa place, c'est-à-dire la tête à l'envers. Comme toujours, Diderot ose, il va loin, il s'attaque au pouvoir en place, au (...)
Au bagne
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
A notre époque où l'on accepte tout, de l'ignoble au révoltant, avec la même bovine passivité digne d'une émission de téléréalité, la lecture d'Albert Londres est plus que salutaire, elle devrait être obligatoire, car l'énumération des injustices, des scandales, des plaisanteries de mauvais goût ne devrait pas nous aseptiser, nous mithridatiser de l'indécence qui nous entoure. Albert Londres, c'est l'éternel indigné. Avec Au Bagne, il atteint le pinacle de la conscience journalistique. Il va, il voit, il décrit, il allume les feux (...)
Zadig
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Tiens, encore un Conte qui a une histoire. Zadig de Voltaire, à ne pas confondre avec la marque de fringues, est le deuxième conte le plus célèbre de l'auteur le plus célèbre des Lumières. Les choses ne vont pas vraiment bien pour Zadig ; on ne peut pas dire que la vie et la Providence le traitent comme elles le devraient, surtout que contrairement à Candide, Zadig est plus réel, plus humain, moins innocent. Zadig, voyage oriental, est d'ailleurs inspiré d'un conte persan, Voyages et aventures des trois princes de Serendip, qui donna l'anglais (...)
Histoire des voyages de Scarmentado
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
L'Histoire des voyages de Scarmentado est un pré-Candide. Ce n'est pas la première fois que Voltaire écrit un conte puis l'écrit une deuxième fois. Il a probablement fait cela pour le « Voyage du Baron de Gangan », puis pour Micromégas, ensuite pour Scarmentado et Candide. Alors, conte très court, 8 pages, encore une fois écrit dans un contexte prussien, de même que les Lettres anglaises furent écrites...en Angleterre. Franchement, je ne sais pas pour vous, mais aux Editions de Londres, quand nous pensons à tous ces contes de formation, ces voyages (...)
Candide
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
A notre époque, Candide, c'est l'œuvre la plus célèbre de Voltaire. Il n'en a pas toujours été ainsi. Même pour des mortels comme Voltaire, moins condamnés à l'oubli que nous autres, on ne choisit pas vraiment son destin. C'est comme ça, on passe sa vie à se tromper, on se bat contre des chimères, on est trompé, bafoué, trahi, on espère, on est déçu, et on finit sa vie en revenant au point de départ. Comme ça, on regrette probablement moins. Et pourtant, il nous reste...Candide. En le lisant, on tient la main de dizaines de générations de (...)
Micromégas
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Micromégas est un conte philosophique de Voltaire. Il y raconte l'expédition intersidérale de deux géants, l'un de Sirius, l'autre de Saturne, jusque sur la Terre. En 21 pages, Voltaire s'amuse follement aux dépens des humains, des philosophes, des Leibniziens, il nous rappelle à quel point nous sommes petits, insignifiants, destinés à l'oubli, là-haut, avec les poussières d'étoiles. Si ses Contes sont le chef d'œuvre de Voltaire, Micromégas est la perle de ses contes. Pour la petite histoire, certains disent que Micromégas serait la version (...)
Lettres anglaises
Par Les Éditions de Londres, 3 septembre 2011 dans Critiques
Les Lettres anglaises de Voltaire ne sont pas une apologie de l'Angleterre du Dix Huitième siècle. C'est une description du système politique et de la société d'un pays proche, mais qui reste fondamentalement étranger à l'auteur. Plus que l'admiration qu'il éprouve pour un système plus tolérant, plus démocratique et plus pragmatique, c'est avant tout la critique de la France de l'époque que fait Voltaire. Mais au final, ce qui nous frappe, c'est à quel point ses observations sont restées d'actualité presque trois siècles plus (...)
Discours de la servitude volontaire
Par Les Éditions de Londres, 2 septembre 2011 dans Critiques
Le Discours de la servitude volontaire est un ouvrage assez peu connu. C'est un tort. Aux Editions de Londres, nous allons nous faire un fort de le ramener à la conscience… collective. Le Discours est un livre fondamentalement subversif. Il analyse les ressorts de l'oppression et conclut que les tyrans se portent bien grâce à...nous, à notre passivité collective. Rien ne nous empêche, pense La Boétie, de saisir notre liberté à pleines mains et de nous débarrasser de ceux qui se sont autoproclamés nos maîtres.
J'accuse
Par Les Éditions de Londres, 1 septembre 2011 dans Critiques
J'accuse est un article écrit par Emile Zola, publié dans l'Aurore le 13 janvier 1898. C'est probablement le plus célèbre article jamais écrit. J'accuse redéfinit le journalisme, réécrit l'image et la face publique de Zola. Il révèle un personnage plus complexe, plus courageux, c'est l'éveil (tardif?) de sa conscience politique. C'est aussi le moment clé dans le “retournement” de l'Affaire Dreyfus, l'un des épisodes les plus importants de l'histoire de France. Cet article symbolise un peu la rencontre de la littérature (...)
Illuminations
Par Les Éditions de Londres, 30 août 2011 dans Critiques
Illuminations est la dernière œuvre d'Arthur Rimbaud. Après cela, ça y est, il part : Europe, Asie, Afrique, Harrar, Aden...Les mots portent l'esprit au loin, de par leur simple itération, ils soulèvent le corps avec la légèreté d'un vers aérien. Rien ni personne ne remplacera jamais le vers ou l'allure rimbaldienne. Je suis réellement d'outre-tombe..., nous dit-il. Illuminations ne s'accroche pas à la réalité comme une sangsue littéraire, mais plutôt la dépasse, nous entraîne dans un outre-réel, au-delà duquel Rimbaud réapparaît, (...)